Les superlatifs employés pour le décrire font l’unanimité dans beaucoup d’écrits. Le Dr. Martin Lloyd-Jones a dit de Jonathan Edwards « je comparerais les Puritains aux Alpes, Luther et Calvin à l’Himalaya et Edwards au mont Everest. À mon avis, il est l’homme le plus semblable à l’apôtre Paul qui ait jamais existé. »
« Il fut le plus grand prédicateur américain de tout le continent, le plus grand prédicateur des trois derniers siècles, le plus grand théologien que l’Amérique ait produit, le plus grand philosophe d’Amérique et l’auteur le plus profond. »
R.C. Sproul, théologien bien connu, a dit que le livre « Freedom of the will », écrit par Jonathan Edwards, fut le meilleur livre jamais écrit en Amérique.
Et on dit aussi qu’il a prononcé la meilleure prédication qui soit dans ce pays « Sinners in the hands of an angry God » (Pécheurs entre les mains d’un Dieu courroucé).
Mais malgré toutes ces mentions, il est étonnant de constater que la plupart de nos contemporains ne connaissent pas cet homme, ou vaguement, sans pourtant savoir qui il est exactement. Mais reculez d’un siècle et vous verrez que peu de gens ignoraient ce nom. Et pour cause.
Né le 5 octobre 1703 au Connecticut, Jonathan Edwards, fut le cinquième enfant, et seul fils, d’une famille de 11 enfants, né de l’union de Timothy Edwards et Esther Stoddard. Jonathan reçut une excellent éducation de la part de son père et de ses soeurs ainées dont Esther, la plus âgée, qui rédigea un traité sur l’immatérialité de l’âme, souvent attribué par erreur à Jonathan.
Il fit ses débuts au Yale College à l’âge de 13 ans. Passionné de sciences naturelles, à 17 ans, il rédigea un essai remarquable sur l’araignée. Même s’il étudia la théologie pendant deux ans après avoir obtenu son diplôme à New Haven, Edwards s’intéressa toujours à la science. Et bien que l’étude de la science pousse la plupart des scientifiques européens et des pasteurs américains à se tourner vers le déisme (croyance en un dieu unique, suprême, créateur de l’univers, mais qui n’interagit pas avec le monde et n’intervient pas dans la destinée des hommes. C’est une philosophie qui rejette toute révélation divine. Le déiste ressent Dieu de manière intuitive et ne cherche pas à se le représenter. Pour lui, la religion est souvent ramenée à la morale), Edwards, lui, réagit à l’opposé; il vit “la nature” comme une preuve indubitable de l’intelligence supérieure de Dieu et pendant toute sa vie, Edwards s’isola souvent dans les bois pour y prier et remercier Dieu de la beauté et de la douceur de la nature.
Edwards est bien connu pour ses Résolutions, engagements qu’il prit pour lui-même en réponse à son désir de vivre de façon sérieuse et avec sobriété, de ne perdre aucune minute, et de faire preuve de la plus stricte tempérance quant à ce qui entra dans sa bouche. Le 15 février 1727, il fut nommé pasteur à Northampton et assistant de son grand-père Solomon Stoddard (il était alors un pasteur en formation, sa règle d’or étant d’étudier 13 heures par jour, chaque jour.)
Cette année-là, il épousa Sarah Pierrepont, alors âgée de 17 ans. L’histoire familiale de cette dernière n’est pas banale non plus. Elle était la fille de James Pierrepont, fondateur du Collège Yale, et sa mère était l’arrière petit-fille de Thomas Hooker, un puritain qui fonda une petite colonie, aujourd’hui appelée Hartford, au Connecticut (cette colonie mit en pratique les principes de Hooker lorsqu’elle adopta ce que l’on appelle parfois de nos jours la première Constitution écrite). La piété de Sarah était exemplaire et sa relation avec Dieu fut constamment une inspiration pour Edwards. C’est d’ailleurs alors qu’elle n’avait que 13 ans qu’Edwards remarqua la grande piété de Sarah. Edwards la considéra d’un esprit intelligent et joyeux, outre le fait qu’elle se révélait être une très bonne maîtresse de maison, une épouse modèle et la mère de ses 11 enfants, dont Esther Edwards, mère du futur vice-président des États-Unis, Aaron Burr Jr.
Lorsque Solomon Stoddard mourut le 11 février 1729, il laissa à son petit-fils la lourde tâche de paître l’une des congrégations les plus grandes et les plus riches de la colonie, et dont la moralité, la culture et la réputation étaient exemplaires.
Le 7 juillet 1731, Edwards prêcha à Boston sur le sujet de la souveraineté absolue de Dieu quant au salut, en ces termes: bien que Dieu ait créé l’homme sans péché, il lui plut, par pure et simple grâce d’accorder à une personne la foi nécessaire pour l’amener à la sainteté, et que Dieu peut également refuser cette grâce sans que son caractère en soit atteint. En 1733, on vit les débuts d’un réveil parmi les chrétiens de Nothampton et au cours de l’hiver 1734 il atteignit de telles proportions qu’au printemps suivant, le commerce qui se faisait dans la ville était en danger.
Ce réveil donna l’occasion à Edwards d’étudier le processus de la conversion de tous côtés. Un an plus tard, il publia cinq ouvrages Discourses on Various Important Subjects, soit les cinq sermons qui s’avérèrent être les plus cinglants du réveil. Dès 1735, le réveil s’était répandu jusqu’au New Jersey.
C’est à ce moment qu’Edwards entendit parler de George Whitefield, alors que celui-ci traversait les Treize colonies, lors d’une tournée qu’il fit en 1739–40. Les deux hommes ne s’entendaient pas sur tous les détails. Whitefield était beaucoup plus à l’aise qu’Edwards quant aux fortes émotions engendrées par le réveil mais les deux avaient une passion pour la prédication de l’évangile. Lorsque Whitefield prêcha à l’église de Northampton, il leur parla du réveil qu’ils avaient vécu quelques années auparavant. Cela émut profondément Edwards, qui pleura pendant toute la prédication.
Le réveil prit une nouvelle ampleur et Edwards prêcha son fameux sermon « Sinners in the hands og an angry God » en 1741. Si vous lisez ce sermon, vous vous imaginerez probablement Edwards le prêchant avec vigueur et forte voix. Pourtant, Edwards ne criait ni ne parlait jamais fort; il employa toujours une voix douce. Il amena l’auditoire tranquillement vers la conclusion inévitable : sans la grâce de Dieu, l’homme est perdu.
D’ailleurs, lorsque son gendre, Aaron Burr Sr., décéda en 1757, on persuada Edwards de le remplacer à titre de président du College of New Jersey. Peu de temps après, n’ayant jamais eu une santé de fer, il mourut de la petite variole, le 22 mars 1758. Il fut enterré au cimetière de Princeton. Son épouse ne lui survécut que quelques mois. Les Edwards eurent trois garçons et huit filles.
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